If de Rudyard Kipling, une introduction au stoïcisme
Vénérable maître, et vous tous, mes frères…
Écrit en 1895 et publié en 1910 et dédié à son fils John, le poème If de Kipling nous est surtout connu par la magnifique adaptation de André Maurois, publiée en 1918 sous le titre : “Tu seras un homme, mon fils”. La version de Maurois magnifie le poème original avec une grande liberté, tout en respectant parfaitement son esprit. Comme nous le verrons au fil de cette planche, le poème original est légèrement différent de ce que nous en connaissons.
John fut réformé pour la Première Guerre mondiale à cause de problèmes de vue. Il demanda à son père d'user de son influence pour qu'il puisse rentrer dans l'armée. Mais John Kipling meurt lors de sa première bataille, en 1915, à l'âge d'à peine dix-sept ans. Cette connaissance confère au poème une profondeur tragique, transformant un conseil paternel en un legs intemporel, imprégné de la fragilité de la vie. Cette dimension intime du poème ne retire rien à son aspect universel, qui résonne avec les principes fondamentaux du stoïcisme, et aussi avec notre démarche initiatique.
Adaptation de André Maurois
“Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir, Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour, Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre, Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour, Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles Travesties par des gueux pour exciter des sots, Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles Sans mentir toi-même d’un mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire, Si tu peux rester peuple en conseillant les rois, Et si tu peux aimer tous tes amis en frère, Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître, Sans jamais devenir sceptique ou destructeur, Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître, Penser sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage, Si tu peux être brave et jamais imprudent, Si tu sais être bon, si tu sais être sage, Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite Et recevoir ces deux menteurs d’un même front, Si tu peux conserver ton courage et ta tête Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire Seront à tout jamais tes esclaves soumis, Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire Tu seras un homme, mon fils.”
If de Rudyard Kipling, une introduction au stoïcisme :
Pour saisir les subtilités du poème original, j’ai fait une nouvelle traduction, plus littérale, et une analyse de chaque concept qui en révèle les profondeurs stoïciennes.
“Si tu peux garder la tête froide quand tout le monde autour de toi Perd la sienne et t’en accuse, Si tu peux te faire confiance quand tous doutent de toi, Mais aussi savoir en tenir compte cependant.”
Ces premiers vers nous introduisent à l'autosuffisance et la maîtrise de soi : se suffire à soi même, être maître de son caractère et de ses émotions. C'est la confiance du Stoïcien en son propre jugement, à s'en tenir à ses principes. Même face à une pression écrasante. Tout en restant ouvert à la critique constructive.
“Si tu peux attendre sans être fatigué d’attendre, Ou être calomnié sans céder au mensonge, Ou être détesté sans sombrer dans la haine, Et pourtant sans fanfaronner ni donner de leçons.”
Ces vers illustrent l'importance de la patience, l'indifférence aux choses extérieures et le refus d'être compromis par les vices d'autrui. Ne pas fanfaronner, c'est éviter la vanité, un obstacle à la vraie vertu. Elle est intrinsèque et ne nécessite pas de validation externe ou de démonstration égocentrique.
“Si tu peux rêver et ne pas faire des reves ton maître, si tu peux penser et ne pas faire de tes pensées ton but,”
Kipling et les stoïciens soulignent le danger de l'excès, même dans les domaines de l'imagination créative et du raisonnement logique. Pousser toute qualité mentale à l'extrême la transforme en vice. Kipling et les stoïciens ont reconnu ces vices pour ce qu'ils sont : une brèche qui nous éloigne des obligations morales vitales de l'ici et du maintenant. Il nous faut donc modération et discipline.
“Si tu peux rencontrer le triomphe et le désastre Et traiter ces deux imposteurs en toute égalité,”
Pour les stoïciens, les événements extérieurs ne sont pas bons ou mauvais en soi. Au contraire, ils sont moralement neutres, ou “indifférents”. Les événements sont des imposteurs parce qu’ils ne sont pas ce qu’ils paraissent. Ce ne sont que des phases de la vie qui ne définissent pas sa valeur intrinsèque.
En effet, on ne mesure pas la valeur d'une vie aux victoires ou aux défaites, mais plutôt à la façon de mener son existence. En répondant correctement à toute situation, le bien peut être extrait du malheur, et à l'inverse, nous pouvons ruiner presque toute bonne chose en y répondant mal.
“Si tu peux supporter d’entendre ta vérité Déformée par des fripons pour tromper des imbéciles Ou voyant détruit l’ouvrage de ta vie, Prendre tes vieux outils pour te remettre au travail,”
Qu'importe que la vérité soit déformée ou l'œuvre de sa vie détruite. Les événements extérieurs sont neutres comme nous l'avons vu. Le stoïcien se concentre sur ce qui est à sa portée : bien vivre et dire la vérité du mieux qu'il peut. Il ne réussira pas toujours, mais en se concentrant sur cet objectif, il peut faire des pas concrets vers ces idéaux.
“Si tu peux faire un tas de toutes tes possessions Et les risquer sur un seul coup de dé, Et perdre, et recommencer de zero, Et ne jamais souffler un mot de ta perte,”
C'est la liberté face à l'attachement matériel, et une grande force de caractère. Perdre sans se lamenter, et recommencer, c'est l'essence de l'autonomie intérieure. Plutôt que de se morfondre, le stoïcien se tourne vers ce qui est à sa portée : sa réponse à la situation et sa capacité à agir pour se relever.
“Si tu peux obliger ta force, ton cœur et ton courage A te servir longtemps apres leur départ, Et ainsi persévérer quand il n’y a plus rien d’autre Que ta volonté qui te dit “Tiens bon !”,”
C'est la maîtrise de l'esprit sur le corps, la volonté de faire son devoir même face à l'épuisement. C'est la volonté qui doit être le moteur, non les sensations physiques. Les stoïciens se préparent à ce niveau de persévérance et de volonté quasi surhumain, car ils savent que la vie l'exige parfois.
“Si tu peux parler aux foules et garder ta vertu, Ou vivre auprès des rois en gardant les pieds sur terre,”
C'est la preuve d'une grande maîtrise de soi, d'intégrité et d'indépendance d'esprit. Le Stoïcien juge les gens sur le caractère, la décence et les actions, non sur le statut ou les apparences.
Comme le franc maçon qui est “ami du riche et du pauvre s'ils sont vertueux.”
“Si ni les ennemis ni les amis ne peuvent te blesser, Si tout le monde compte pour toi, mais aucun ne compte trop”
Pour le stoïcien, seules nos propres actions vicieuses peuvent nous blesser. Nos ennemis et nos amis ne peuvent atteindre notre essence. Et s'il faut aimer tout le monde, il faut aussi un juste milieu dans l'amour et l'attachement.
“Si tu peux remplir chaque minute impitoyable Avec soixante secondes de vie parcourue,”
C'est une injonction à vivre sa vie pleinement. Pour le stoïcien, se rappeler qu’il est mortel le conduit à l’humilité de ses choix de vie, sans pour autant manquer d’ambition.
“A toi est la terre et tout ce qu’elle contient Et mieux encore, tu seras un homme, mon fils.”
Si Kipling s'adresse ici spécifiquement à son fils, l'idéal qu'il dépeint est universel. “Homme” représente ici la personne accomplie, celle qui a forgé sa force de caractère.
Kipling ne se contente pas de nous inspirer, il nous engage résolument au travail pour notre progrès moral et spirituel. En embrassant ces principes stoïciens, déguisés en conseils paternels, nous nous approchons de l'être humain idéal : celui qui, quelles que soient les circonstances, est capable de “tenir sa tête”, de vivre avec intégrité, de servir l'humanité et, finalement, de posséder “la Terre et tout ce qui s'y trouve”, car il se possède lui-même.
Je vais maintenant détailler quelques concepts fondamentaux du stoïcisme, qui ont été introduits par le poème.
La Dichotomie de Contrôle est la base qui permet de comprendre où se situe notre pouvoir.
L'Autosuffisance est le résultat direct de l'application de cette dichotomie, nous rendant maîtres de nous-mêmes.
Le Memento Mori vient insuffler l'urgence à agir dans cette sphère de contrôle et d'autosuffisance.
Enfin, l'Impératif d'Action est la concrétisation de tout cela, la mise en pratique indispensable de ces principes pour vivre une vie vertueuse.
Dichotomie de contrôle : la cartographie de notre pouvoir d'agir
Au cœur de la pensée stoïcienne se trouve un principe fondamental : la distinction lucide entre ce qui est à notre portée et ce qui ne l'est pas. Il s'agit de tracer une carte précise de notre pouvoir d'agir. Cette cartographie clarifie deux territoires. Le premier, le seul sur lequel nous avons une souveraineté totale, est notre monde intérieur. Il contient nos jugements, c'est-à-dire l'interprétation que nous faisons des événements ; nos intentions et nos impulsions à agir ; et notre assentiment, ce choix délibéré d'adhérer ou non à une pensée ou à une impression. C'est le domaine de notre volonté. Le second territoire est tout le reste : notre corps, notre santé, notre réputation, les actions des autres, les événements politiques, le résultat final de nos projets. Sur ce territoire, nous pouvons avoir une influence, mais jamais une emprise. Tenter d'y imposer notre volonté de la même manière que nous la maîtrisons en nous est une erreur de navigation fondamentale. L'objectif de cette distinction est l'économie de notre énergie vitale. Chaque minute passée à s'angoisser pour un résultat qui ne nous appartient pas, chaque once de colère dépensée contre un événement négatif, chaque instant de frustration face à l'incompréhension d'autrui est une force gaspillée. C'est une énergie qui aurait pu être investie dans le seul domaine qui compte : la qualité de nos propres choix et la justesse de nos actions.
En concentrant notre énergie uniquement sur nos jugements, nos intentions et nos actions, nous cessons de la dissiper contre les forces extérieures. C'est le premier pas, et le plus essentiel, vers la liberté. Non pas la liberté d'obtenir ce que l'on veut du monde, mais la liberté intérieure de ne pas être brisé par lui. C'est la liberté de maintenir sa sérénité et sa capacité d'agir avec raison, quelles que soient les circonstances. L'impératif du stoïcisme, fonder son bonheur sur ce que l’on peut toucher.
En définissant la source de notre bien-être, la dichotomie de contrôle nous mène directement à l'autosuffisance.
L'Autosuffisance : La Forteresse Imprenable de l'âme
La quête d'une vie vertueuse, qu'elle soit guidée par les préceptes de Kipling, les enseignements du stoïcisme ou le cheminement maçonnique, passe nécessairement par l'édification d'une forteresse intérieure : celle de l'autosuffisance. Se suffire à soi-même ne signifie nullement s'isoler du monde ou rejeter l'aide d'autrui. Il s'agit plutôt de cultiver une autonomie de l'esprit et du cœur qui nous rendent invulnérables aux aléas extérieurs et aux opinions changeantes d'autrui. C'est la capacité à maintenir notre équilibre et notre intégrité, quelles que soient les circonstances, et ce, indépendamment des éloges ou des critiques que nous recevons. Face à la panique, au blâme, ou au doute généralisé, le stoïcien s'appuie sur ses propres ressources morales et intellectuelles. Il ne se laisse pas emporter par les émotions collectives, ni par le jugement inconstant de la foule. Cette force intérieure est la quintessence de la sagesse stoïcienne. Avec la dichotomie de contrôle, la seule chose qui soit véritablement à notre portée, et donc la seule chose sur laquelle nous devons fonder notre bonheur, c'est nous-même !
Cette capacité à rester inébranlable face aux critiques extérieures, qu'elles soient amicales ou hostiles, repose sur un un amour de soi sain et juste. Il ne s'agit pas d'un égoïsme narcissique, mais de l'estime et du respect de sa propre intégrité, de sa dignité et de sa valeur en tant qu'être vertueux. S'aimer soi-même de cette manière, c'est reconnaître que la seule personne que l'on ne peut pas fuir est soi-même, et que la seule opinion qui compte in fine est celle que l'on se porte par rapport à ses propres principes. C'est cette autonomie de jugement et cette estime de soi vertueuse qui nous permettent d'interagir avec le monde sans être ballottés par ses caprices, et de maintenir notre cap même quand les vents sont contraires.
En Franc-Maçonnerie, cette quête de l'autosuffisance se matérialise dans le travail sur la Pierre Brute. Chaque Maçon est invité à se connaître, à identifier ses aspérités, ses faiblesses, et à les polir par un effort constant et personnel. Ce travail de construction intérieure vise à rendre l'individu plus solide, moins dépendant des validations extérieures, et imperméable aux coups du sort. C'est en devenant “maître” de lui-même qu'il peut ensuite, de manière désintéressée, contribuer à l'édification du Temple, en offrant non pas sa dépendance, mais sa force et sa lumière propre. L'autosuffisance n'est donc pas une fin en soi, mais un moyen d'atteindre la liberté et le bonheur intérieur, et de servir le monde avec intégrité et sérénité. C'est la base sur laquelle repose toute construction vertueuse.
L'autosuffisance nous rend maître de nous-mêmes ; le Memento Mori nous rappelle l'urgence de vivre pleinement cette maîtrise.
Memento Mori : La conscience de l'éphémère comme moteur
Les vers de Kipling, invitant à vivre “chaque minute impitoyable avec soixante secondes de vie parcourue”, résonnent avec le principe stoïcien du Memento Mori : “souviens-toi que tu dois mourir”. Pour les Stoïciens, cette réflexion n'était pas morbide. Elle souligne la brièveté de l'existence et la nécessité d'embrasser chaque moment. Car il est toujours plus tard que l'on ne pense.
Cependant, cette perspective comporte le risque d'un suprémacisme du plaisir menant à une vision à court terme, voire au nihilisme. Pour mieux le comprendre, le Memento Mori peut être complété par le Memento Vivere : “souviens-toi que tu dois mourir, souviens-toi que tu dois vivre”. Parce qu’il est probable que nous ne mourrons pas demain, d'où la nécessité de maintenir nos engagements et responsabilités à long terme. La conscience de notre mortalité doit inciter à vivre pleinement le présent. Si demain était votre dernier jour sur Terre, comment voudriez-vous le vivre ?
(Légère pause dramatique pour faire réfléchir le public)
Adopter cette perspective au quotidien n'est pas une incitation au désespoir, mais un principe actif pour maximiser la qualité de notre existence.
D'une part, cela clarifie nos priorités. Les préoccupations triviales s'estompent face à l'inéluctabilité de la mort. Nous nous concentrons sur ce qui a une réelle valeur : nos relations, nos passions, nos principes. Cela nous pousse à agir en accord avec notre moi profond, sans reporter.
D'autre part, cela intensifie l'expérience du présent. L'attention n'est plus détournée par les regrets ou les anxiétés. Ainsi, tous les endroits deviennent le centre de l'univers, et chaque moment est le plus important. Enfin, c'est un puissant levier pour l'action et l'intégrité. Face à la probabilité de la mort, souhaitons-nous laisser des choses inachevées ou des mots inexprimés ? Ce cadre encourage à prendre des risques, à poursuivre des rêves, à pardonner et à vivre de manière authentique. Pour un stoïcien, c'est encore une opportunité d'agir avec vertu, indépendamment des circonstances extérieures. En somme, ce n'est pas une morbidité, mais une stratégie pour une vie plus riche, intentionnelle et alignée avec nos valeurs.
Il nous appartient de faire en sorte que le jour où la mort nous trouvera soit un jour dont nous puissions être fiers.
La conscience de notre mortalité ne prend tout son sens que dans l'impératif de l'action.
L'impératif de l'action : Au-delà de la Pensée et du Discours
Nous avons exploré les exigences de Kipling et les principes stoïciens qui nous invitent à la maîtrise de soi, à la sagesse et à la vertu. Mais il est crucial de rappeler que toutes ces réflexions, ces méditations et ces connaissances ne trouvent leur véritable sens que dans l'action. Pour les Stoïciens, la sagesse n'est pas une simple contemplation intellectuelle ou une accumulation de savoirs théoriques : elle est avant tout une pratique quotidienne. Nos intentions les plus pures, nos pensées les plus nobles ne suffisent pas ! Qui que l'on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que d'après nos actes. C'est notre comportement, nos réponses aux défis, la manière dont nous agissons dans le monde qui témoigne de notre vertu. Le bonheur stoïcien n'est pas un état passif, mais le résultat d'un travail volontaire sur soi, manifesté par des actions justes et une maîtrise de nos réactions. Comme l'a si bien formulé l'empereur stoïcien Marc Aurèle : “Ne perds plus de temps à discuter de ce que doit être un homme de bien. Sois-en un.”
En Franc-Maçonnerie, cette primauté de l'action est tout aussi fondamentale. Les outils symboliques dont nous nous servons en Loge ne sont pas de simples ornements, ils sont les emblèmes d'un travail concret et continu sur soi. Ce n'est pas ce que nous disons être, mais ce que nous faisons qui définit le Maçon. La mise en œuvre des principes appris en Loge dans notre vie quotidienne donne sens à notre engagement. Nos serments, nos symboles, nos rituels nous guident, mais c'est par nos actions que nous prouvons notre adhésion aux valeurs de notre Ordre et que nous contribuons véritablement à la construction du Temple.
C'est ici que prend tout son sens la notion de “propagande par l'exemple”. Il ne s'agit pas pour le Maçon de proclamer haut et fort ses vertus ou d'imposer ses idées par la force du discours. Il s'agit plutôt d'incarner, dans sa vie quotidienne, les principes qu'il médite en Loge. C'est par la qualité de ses actions, la sérénité de son jugement et la noblesse de son caractère que le Maçon inspire. Non par un discours doctrinaire, mais par la lumière de son propre perfectionnement qui rejaillit sur son entourage. C'est en étant lui-même une preuve vivante des idéaux maçonniques qu'il participe concrètement à l'amélioration de l'humanité.
Conclusion
L'homme décrit par Kipling est un homme d'action, capable de “se remettre au travail” après la destruction de son œuvre, de “risquer” ses possessions, et de “persévérer” même quand il n'y a plus rien que sa volonté. Il incarne l'idée que la vertu n'est pas une passivité sereine, mais une mise en pratique constante. Au-delà de nos pensées et de nos intentions les plus secrètes, c'est ce que nous manifestons dans le monde qui nous définit véritablement. La quête de la sagesse est donc avant tout une invitation à comprendre la dichotomie de contrôle, l'autosuffisance, le Memento Mori et l'impératif de l'action. Une action juste, vertueuse et continue.
Vénérable maître, j'ai dit.